Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Évolution inéluctable vers le désordre

30 avril 2020

ces gays qui utilisent le féminin pour parler d'eux

On a tous déjà été confronté à un mec gay qui se comporte de manière efféminée et va jusqu'à brouiller les frontières du genre en employant des termes normalement réservé à la gente féminine pour se décrire. Cela peut paraître subtile dans certains cas – par exemple dans les expressions du style "J'suis morte" ou "Mortde rire" – et beaucoup plus flagrant dans d'autres – et les exemples incluent alors, bien souvent, des insultes sexistes.

Ce genre de comportement s'inscrit dans une longue tradition. En effet, il y a beaucoup d'exemples historiques qui démontrent que les gays, comme d'autres groupes minoritaires et mal acceptés, ont souvent revendiqué des comportements jugés comme répréhensibles et ancrés dans des stéréotypes. Pour la majorité des hommes homosexuels, ce qui est jugé inacceptable chez eux, c'est d'agir comme une femme : au plan sexuel quand ils sont passif (le plus inacceptable des rôles depuis toujours), au plan social quand leur identité sexuelle se laisse entendre (cf le fameux "accent gay") ou voir (style vestimentaire, maquillage). L'exubérance des gays et la mise en avant de leur côté féminin se fonde donc sur un sentiment de révolte : ce qu'on me reproche d'être, je le serai à outrance.

Seulement, dans les cercles progressistes, cette manie de se "genrer" au féminin agace et cela, notamment, depuis la démocratisation des discours sur la transidentité. En effet, le langage est considéré comme le terrain politique très important par ces groupes. La meilleure façon, selon eux, de respecter une personne trans est d'utiliser les pronoms corrects, c'est-à-dire ceux qu'elle-même revendique. Cela demande bien sûr que cette revendication soit publique, ce qui n'est pas toujours le cas. Il convient donc de marcher sur des oeufs, car en employant les mauvais pronoms, on court le risque d'être considéré comme transphobe. Cette logique binaire, heureusement moins tranchée hors des sphères internet, ne peut accepter que des mecs se genrent au féminin, même s'ils sont gays, car cela introduit une confusion qui dessert la cause trans. Les gays sont considérés comme potentiellement transphobes, donc moins légitime sur le plan de leur revendication des stéréotypes. 

La forte médiatisation des mouvements féministes et l'éloge de la radicalité pour la radicalité ont également fondé une réponse qui place, cette fois, la mysoginie comme critère ultime de ce qui est acceptable ou pas. Les gays peuvent-ils être misogynes ? Oui, selon un grand nombre de féministes, qui remarquent que les gays utilisent le féminin uniquement pour se dénigrer et que beaucoup d'entre eux haïssent les femmes. Cette haine s'ancre dans des comportements aussi divers que des commentaires désobligeants à propos des stars (la stan culture particulièrement cruelle envers les célébrités féminines) ou de l'expression d'un certain dégoût pour l'anatomie féminine (les remarques esthétique sur le vagin sont particulièrement sensibles). 

Ce volte-face de la part d'une partie des progressistes fustigeant les "gays cis" qui utilisent le féminin alors qu'il n'en ont pas le droit vu leur niveau de privilège ne siginifie pas que les traditionnalistes vont prendre leur défense. En effet, si une personne ayant une identité féminine se genre au féminin tout en revendiquant une existence sociale de femme, il n'y a pas de dissonance cognitive et, même des personnes fermées d'esprit seraient capables d'accepter l'idée. Cependant, si une personne se revendique mâle mais utilise des pronoms féminins, qui a une barbe mais qui s'insulte de pute, alors c'est une abhération. Dans un certain sens, ces gays qui se genrent au féminin, basiques et grégaires par bien des aspects, sont plus subversifs que les féministes et les personnes trans qui les critiquent. 

Publicité
Publicité
20 juillet 2015

Cor

un son creux soufflé dans un tube, tapi dans une bouche
il y a des choses que vous dites et des mots que vous faites
les rimes comme une voix soudainement rauque d'adolescent
je n'ai pas besoin de fumée, j'ai besoin de vent

15 juillet 2015

colmate, calfate, calfeutre

j'écris les mains dans les poches et
ces mots disent ce qu'ils leur chantent
je vais où le vent dans mon ventre me porte
comme une graine ou une cendre

le temps se perd dans les plans
comme l'espace dans les cartes
il n'y a pas un coeur qui batte
qui le fasse au même rythme

les sons claquent et crépitent
les branches éclatent en brindille
des braises oranges dans la nuit
écoutent ma voix qui s'écrit

si elle s'entend, elle rougit
si elle sort c'est pour fuir
et j'aimerais dire qui elle suit
mais à force de la lire, j'ai confondu ses lignes

15 juillet 2015

rond et clos

quelqu'un a-t-il déjà pris une photo
d'un rocher qui s'écroule
d'une roche qui s'éboule
d'une boule de pierre qui
chute
quelqu'un a-t-il déjà entendu ce bruit et survécu
lutte-t-il encore
é c r a b o u i l l é 
deux bras d'araignée
un corps écrasé
un cou disloqué

roule sur le côté
de la poussière dans les cornées
impossible de cligner
fixer le gris de la terre
se souvenir peut-être
de
la leçon sur le poids et la masse
des
nuages, des neiges, des montagnes
de
la première fois qu'on embrasse
de
la joie


ai-je quitté cette planète
me reste-t-il encore l'haleine
tout est parfaitement calme
mes cheveux en bataille
la tasse fume tranquille
je pense aux membres qui se rompent,
fragiles
mon dos épouse le canapé
le canapé épouse mon dos
une journée à parler seul
qui sait où la folie se loge
dans la bouche ou le lobe
hors de l'horloge
à l'intérieur de ce monde

Publicité
Publicité
Évolution inéluctable vers le désordre
Publicité
Archives
Publicité